Les ennuis judiciaires se suivent, mais ne ressemblent pas au Front national. Alors que le trésorier du parti, Wallerand de Saint-Just, a été mis en examen lundi dans l'affaire du financement du parti, on apprend ce mardi que sa présidente, Marine Le Pen, est renvoyée devant le tribunal correctionnel de Lyon le 20 octobre.
Une première pour la patronne du Front national. En cause ? Ses propos tenus en 2010 à Lyon (Rhône), comparant les «prières de rue» de musulmans à l'Occupation.
Poursuivie dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en 2012 pour «incitation à la haine raciale», elle se rendra -«Oui, bien sûr !» - à l'audience dans un mois «pour leur dire ce (qu'elle) en pense». Soit, a-t-elle déclaré ce mardi à Europe 1, qu'elle juge «scandaleux d'être poursuivie dans le pays de la liberté d'expression pour une opinion politique». Et d'ajouter, via son compte Twitter : «On est plus prompt à poursuivre ceux qui dénoncent les comportements illégaux des fondamentalistes qu'à poursuivre les fondamentalistes qui ont des comportements illégaux.»
Elle avait maintenu ses propos en juillet 2013
En décembre 2010, lors d'une réunion interne sur les terres lyonnaises de Bruno Gollnisch, qui lui disputait alors la présidence du Front national, Marine Le Pen avait dit, à propos de «les prières de rue» de musulmans : «C'est une occupation de pans du territoire, des quartiers dans lesquels la loi religieuse s'applique, c'est une occupation. Certes, il n'y a pas de blindés, pas de soldats, mais c'est une occupation tout de même et elle pèse sur les habitants.» Une déclaration vivement critiquée à gauche, comme à droite, mais maintenue par la présidente du FN en juillet 2013.
Ces propos lui ont par ailleurs valu une enquête préliminaire du parquet de Lyon pour «incitation à la haine raciale». Ils avaient aussi provoqué un tollé d'associations antiracistes, et deux plaintes, du Mrap et du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF). Cette enquête a été classée sans suite en septembre 2011, mais l'une des associations a saisi le doyen des juges d'instruction de Lyon et une information judiciaire a été ouverte en janvier 2012. En votant le 2 juillet 2013 la levée de son immunité parlementaire, le Parlement européen a ouvert la voie à une mise en examen de Marine Le Pen, intervenue le 10 juillet 2014.
Légende photo : La présidente du Front national, Marine Le Pen, est renvoyée devant le tribunal correctionnel de Lyon le 20 octobre pour des propos tenus en 2010 à Lyon, où elle avait comparé les «prières de rue» de musulmans à l'Occupation. (AFP/FRANCOIS LO PRESTI)
Source : Le Parisien
Mardi 22 septembre 2015