La publication des chiffres du Ministère de l’Intérieur, enregistre une baisse des actes racistes en 2017 mais, dans le même temps, une augmentation des agressions violentes notamment contre des personnes de confession juive ou musulmane : c’est la preuve que la lutte contre toutes les formes de racisme doit rester une priorité publique et politique. Aucun enfant, aucun citoyen, quelle que soit sa religion, ne peut être agressé en raison du port d’un insigne religieux. Il est important de renforcer, à l’école, les programmes contre toutes les formes de racisme, d’apprendre à déconstruire les préjugés pour faire reculer durablement l’intolérance. Cependant l'éducation ne suffit pas, il faut un sursaut citoyen.
D’autant que l’immense majorité des injures et menaces ne donnent pas lieu à des plaintes : d’après la CNCDH, seulement 6 % des faits ou insultes racistes sont signalés à la police et seulement 3% sont enregistrés. En 2016, 1 français sur 3 a déclaré avoir été l’objet de comportements racistes au cours des 5 dernières années, ce qui donne une moyenne de 4 millions par an.
Ce chiffre élevé est à rapprocher du fait que très majoritairement les français pensent que le racisme est répandu. En cause, une parole raciste ou ethnicisante décomplexée, banalisée dans la sphère publique. C’est là un vrai sujet de préoccupation même si, contradictoirement, l’indice de tolérance progresse.
On sait trop le rôle détestable que peuvent jouer des discours politiques et médiatiques dans la libération de la parole raciste et dans le déplacement de la question sociale sur le terrain identitaire.
Le racisme est un poison qui blesse des millions de citoyens en raison de leur origine ou de leur religion, réelles ou supposées, de leur couleur de peau, de leur patronyme. Le racisme en actes, ce sont des insultes, des menaces, des agressions, ce sont aussi des discriminations dont le caractère systémique n’est plus à démontrer.
C’est à l’ensemble des manifestations du racisme sous toutes ses formes qu’il faut s’attaquer car il s’agit, à la fois du respect de la dignité et de l’intégrité de chaque être humain et du rétablissement de l’égalité de traitement.