Ce que propose la direction nationale est en dehors de toute réalité !
Conseillère régionale, membre du Secrétariat fédéral du PCF du Pas-de-Calais et membre du Conseil national, Cathy Apourceau a assisté, avec Jean-Claude Danglot au dernier Conseil national. Dans les colonnes de Liberté 62, elle revient sur les débats qui traversent le Parti communiste.
Liberté 62 : "Suite aux élections présidentielles et législatives, la direction nationale du PCF vient de proposer un débat et une réflexion "sans a priori" et "sans tabou". Que pensez vous de cette proposition?"
Cathy Apourceau - "Je suis de celles et ceux qui pensent qu'il faut, effectivement, avant toute chose, engager un vrai débat dans le parti, un débat ouvert, franc et sans complaisance sur les erreurs stratégiques qui nous ont mené droit dans le mur. L'affaiblissement du Parti doit nous faire réflechir sur notre avenir et non pas nous replier une nouvelle fois dans une analyse simpliste, surfaite, rejetant la responsabilité sur les autres. Bien évidemment, les grands médias, le bipartisme consécutif au quinquénnat et au renversement du calendrier électoral sont en partie responsables de la situation actuelle mais cette réalité n'explique pas tout."
Liberté 62 : "Que pensez vous de l'idée de programmer dans cette perspective la tenue d'un congrès extraordinaire en décembre prochain?"
Cathy Apourceau - "Je crains que l'annonce d'un congrès extraordinaire qui plus est, à la va vite, ne favorise pas le débat en profondeur. Une très large majorité des adhérents de notre fédération s'opposent à ce congrès extraordinaire et ceci pour trois raisons essentielles : d'un point de vue tactique, d'un point de vue stratégique et d'un point de vue financier. Deux choses doivent primer : d'une part l'unité des communistes et d'autre part la volonté de redonner aux militants communistes des armes pour mener la bataille idéologique face à Nicolas Sarkozy et au Medef. Dans le cadre des élections législatives, c'est notre ancrage local qui nous a permis de sauver les meubles et certainement pas notre stratégie. Là où nous avons peu d'ancrage et là où nous sommes en état de faiblesse d'organisation, c'est l'effondrement ! Et que propose-t-on de faire ? Deux congrès, l'un à l'automne et l'autre un an plus tard. Une nouvelle fois ce que propose la direction nationale est en dehors de toute réalité. Dès Septembre, chaque fédération, chaque section va préparer municipales et cantonales. ouvrir un congrès à la veille de ces élections importantes pour notre ancrage local est une abérration, une erreur tactique et une source de division. Enfin, deux congrès alors que les finances du Parti sont au plus mal, c'est un luxe ! Un seul congrès après les municipales aurait amplement suffit pour définir une stratégie qui nous conduise à la reconquête de l'électorat populaire et nous permette dans la sérénité et avec la détermination de mener la lutte et de préparer les échéances des européennes en 2009 et des régionales en 2010."
Liberté 62 : "Certains membres du PCF avancent l'idée d'une recomposition politique "à gauche de la gauche" dans le sens d'une continuation de l'inspiration fondamentale de la stratégie dite "unitaire". Est-ce souhaitable?"
Cathy Apourceau - "Nos reculs idéologiques de congrès en congrès nous ont désarmés face à la bataille menée contre notre peuple par la droite et le patronat. Apparaissons-nous encore comme capitaliste ? Comme porteur d'un projet de société alternatif au capitalisme ?
Malheureusement, je ne le pense pas. Et c'est là, une des principales sources de nos maux : nous sommes devenus, pour la plupart des gens, un parti comme les autres. Nous ne créons plus l'espoir dans une société nouvelle débarrassée de l'exploitation capitaliste et nos abandons idéologiques successifs nous font apparaître comme étant tout juste bons à panser les plaies du capitalisme.
L'avenir de notre parti et l'efficacité de notre lutte en faveur des travailleurs, des chômeurs, des jeunes et des retraités n'est pas dans le réformisme. les gens préfèrent toujours l'original à la copie et une des raisons essentielles du vote utile en faveur du PS qui plombe en permanance nos résultats à chaque élection nationale. Où est passée notre originalité ? Notre identité ancrée dans la transformation radicale de la société ? Je pense que depuis des années elles se sont diluées dans un consensus sans aucun véritable bilan, sans aucune remise en cause réelle de nos stratégies passées. Il nous faut d'urgence les retrouver."

Cathy Apourceau - "Je suis de celles et ceux qui pensent qu'il faut, effectivement, avant toute chose, engager un vrai débat dans le parti, un débat ouvert, franc et sans complaisance sur les erreurs stratégiques qui nous ont mené droit dans le mur. L'affaiblissement du Parti doit nous faire réflechir sur notre avenir et non pas nous replier une nouvelle fois dans une analyse simpliste, surfaite, rejetant la responsabilité sur les autres. Bien évidemment, les grands médias, le bipartisme consécutif au quinquénnat et au renversement du calendrier électoral sont en partie responsables de la situation actuelle mais cette réalité n'explique pas tout."
Liberté 62 : "Que pensez vous de l'idée de programmer dans cette perspective la tenue d'un congrès extraordinaire en décembre prochain?"
Cathy Apourceau - "Je crains que l'annonce d'un congrès extraordinaire qui plus est, à la va vite, ne favorise pas le débat en profondeur. Une très large majorité des adhérents de notre fédération s'opposent à ce congrès extraordinaire et ceci pour trois raisons essentielles : d'un point de vue tactique, d'un point de vue stratégique et d'un point de vue financier. Deux choses doivent primer : d'une part l'unité des communistes et d'autre part la volonté de redonner aux militants communistes des armes pour mener la bataille idéologique face à Nicolas Sarkozy et au Medef. Dans le cadre des élections législatives, c'est notre ancrage local qui nous a permis de sauver les meubles et certainement pas notre stratégie. Là où nous avons peu d'ancrage et là où nous sommes en état de faiblesse d'organisation, c'est l'effondrement ! Et que propose-t-on de faire ? Deux congrès, l'un à l'automne et l'autre un an plus tard. Une nouvelle fois ce que propose la direction nationale est en dehors de toute réalité. Dès Septembre, chaque fédération, chaque section va préparer municipales et cantonales. ouvrir un congrès à la veille de ces élections importantes pour notre ancrage local est une abérration, une erreur tactique et une source de division. Enfin, deux congrès alors que les finances du Parti sont au plus mal, c'est un luxe ! Un seul congrès après les municipales aurait amplement suffit pour définir une stratégie qui nous conduise à la reconquête de l'électorat populaire et nous permette dans la sérénité et avec la détermination de mener la lutte et de préparer les échéances des européennes en 2009 et des régionales en 2010."
Liberté 62 : "Certains membres du PCF avancent l'idée d'une recomposition politique "à gauche de la gauche" dans le sens d'une continuation de l'inspiration fondamentale de la stratégie dite "unitaire". Est-ce souhaitable?"
Cathy Apourceau - "Nos reculs idéologiques de congrès en congrès nous ont désarmés face à la bataille menée contre notre peuple par la droite et le patronat. Apparaissons-nous encore comme capitaliste ? Comme porteur d'un projet de société alternatif au capitalisme ?
Malheureusement, je ne le pense pas. Et c'est là, une des principales sources de nos maux : nous sommes devenus, pour la plupart des gens, un parti comme les autres. Nous ne créons plus l'espoir dans une société nouvelle débarrassée de l'exploitation capitaliste et nos abandons idéologiques successifs nous font apparaître comme étant tout juste bons à panser les plaies du capitalisme.
L'avenir de notre parti et l'efficacité de notre lutte en faveur des travailleurs, des chômeurs, des jeunes et des retraités n'est pas dans le réformisme. les gens préfèrent toujours l'original à la copie et une des raisons essentielles du vote utile en faveur du PS qui plombe en permanance nos résultats à chaque élection nationale. Où est passée notre originalité ? Notre identité ancrée dans la transformation radicale de la société ? Je pense que depuis des années elles se sont diluées dans un consensus sans aucun véritable bilan, sans aucune remise en cause réelle de nos stratégies passées. Il nous faut d'urgence les retrouver."