Une conférence de presse pour Ingrid Bétancourt
Pierre Ferrari et Luc Mouveaux avaient invité pour l'occasion les responsables de tous les partis démocratiques héninois. Autour de la table, on remarquait Marie-Noëlle Lienemann et Annick Genty pour le PS, Régine Calzia pour les Verts, Francis Cotard pour l'Alliance Républicaine et David Noël pour le PCF.
C'est la première fois qu'une initiative pour Ingrid Bétancourt avait lieu à Hénin-Beaumont et Luc Mouveaux s'est félicité de l'engagement des jeunes socialistes qui ont mené vendredi sur le marché une opération foto-libertad en se faisant photographier avec un t-shirt "libertad" dans les mains.
Enlevée par les FARC le 23 février 2002, la députée écologiste franco-colombienne Ingrid Bétancourt est devenue le symbole et le visage de ces 3000 otages détenus par les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, la plus ancienne guérilla du monde.
Depuis la médiation avortée du président vénézuélien Hugo Chavez, la famille d'Ingrid Bétancourt a retrouvé un peu d'espoir : d'abord avec la diffusion d'une vidéo montrant une Ingrid Bétancourt affaiblie, mais vivante et cette semaine, avec l'annonce de la libération imminente de Clara Rojas, la directrice de campagne d'Ingrid Bétancourt.
Les communistes d'Hénin-Beaumont se félicitent de ces avancées et appellent les FARC à libérer les otages encore détenus. Le président Alvaro Uribe porte une lourde responsabilité. Autoritaire, le président colombien s'appuie sur des groupes de paramilitaires utilisés notamment par les gros propriétaires terriens et les industriels pour exécuter les syndicalistes. Alvaro Uribe a fait échouer la médiation de Chavez et rêve d'en découdre avec les FARC.

A son corps défendant, Ingrid Bétancourt est devenue le symbole d'une guerre civile silencieuse et les guerres civiles, on le sait, entraînent une brutalisation de toute la société, un mépris de la vie humaine, une animalisation des ennemis jusque dans la manière dont on traite le corps des victimes : cadavres de paysans refusant d'être enrôlés ou taxés par les paramilitaires abandonnés sur le chemin et déguisés en guérilleros, corps d'otages exécutés rendus à leur famille contre paiement d'une rançon...
La section d'Hénin-Beaumont du PCF appelle le gouvernement colombien et les FARC à s'asseoir autour d'une table et à négocier les conditions d'une paix juste et durable.
Solidaires des victimes de ce conflit qui ne veut pas dire son nom, les communistes participeront à toutes les actions pour informer et sensibiliser l'opinion publique. Nos messages de soutien, nos actions, même symboliques, peuvent faire beaucoup. Non seulement pour que les otages sachent que l'on pense à eux, mais aussi pour que la guerre civile colombienne sorte de l'ombre. Les dictatures et les guérillas craignent plus que tout la lumière...
Pour Ingrid Bétancourt et pour les 3000 otages en Colombie, pour le peuple colombien victime d'une guerre civile brutale comme pour ces jeunes de France ou d'Amérique qui sombrent dans l'enfer de la drogue, la mobilisation doit se poursuivre et monter en puissance, jusqu'à ce que soit trouvée une solution pacifique et négociée au problème colombien.