Lettre ouverte à Olivier Besancenot
Cher Olivier,
En 2007, tu es arrivé en tête des candidats de la gauche de la gauche, devant Marie-George Buffet, Arlette Laguiller et José Bové. Tu incarnes désormais un des visages de la gauche anticapitaliste. Cette victoire te donne et donne à la LCR de grandes responsabilités. Saurez-vous les assumer ?
Je ne peux m’empêcher d’en douter quand je lis dans la presse que la LCR, qui refuse l’alliance avec le PCF à Lens et est absente des grandes villes ouvrières du bassin minier, présentera une liste autonome aux élections municipales d’Hénin-Beaumont.
Victime de la casse industrielle avec les fermetures de Metaleurop, Sublistatic et Energy Plast, notre secteur est devenu la vitrine du Front National qui a mis tous les moyens en œuvre pour faire élire Steeve Briois et Marine Le Pen en mars 2008. Aux élections législatives, le duo Marine Le Pen / Steeve Briois a ainsi obtenu près de 45 % sur Hénin-Beaumont avec des pointes à 52 % dans certains quartiers.
En refusant de s’inscrire dans le rassemblement de toute la gauche contre l’extrême droite que le PS et le PCF ont commencé à construire, la LCR engage, dans un secteur symbolique, un virage identitaire difficilement compréhensible et rompt avec son histoire. La LCR aurait-elle renoncé à mener le combat antifasciste ?
Depuis 2001 et la victoire de Gérard Dalongeville, les divisions du Parti socialiste ont affaibli la gauche héninoise, c’est un fait. Le débat politique oppose, depuis sept ans, le maire actuel, dissident du PS, à la section locale du PS. Incapable de trancher, la fédération socialiste du Pas-de-Calais a légitimé successivement les uns et les autres et le débat politique local s’est mué en un référendum pour ou contre Gérard Dalongeville et sa gestion.
Après l’hypothèse Razzye Hammadi, la désignation de Marie-Noëlle Lienemann est arrivée bien tardivement et les blessures restent vives, de part et d’autre.
Comment empêcher une victoire de Marine Le Pen à la faveur d’une triangulaire entre une liste de rassemblement conduite par le Maire actuel et une liste des opposants au maire regroupant ex-socialistes, ex-chevènementistes et adhérents du Modem et de l’UMP ?
Le Parti Communiste d’Hénin-Beaumont, depuis des mois, a refusé de se situer sur ce terrain, a refusé le petit jeu de la personnalisation du débat et a affirmé son identité propre, ses valeurs, ses idées à travers ses bulletins de section comme à travers son blog.
Les militants communistes sont présents sur le terrain, aux portes des entreprises, sur les marchés, aux portes des lycées de la ville et ont été à l’initiative de mobilisations unitaires contre les suppressions de postes, contre les licenciements, contre la casse des retraites ou pour exiger un référendum sur le traité modifié. Nous avons systématiquement associé nos amis de la LCR à toutes ces campagnes unitaires qui ont rassemblé l’ensemble de la gauche locale.
C’est la preuve qu’il est possible de mener la bataille idéologique et d’affirmer nos valeurs dans un cadre unitaire.
Tes camarades de la LCR d’Hénin-Beaumont ont rencontré une délégation du PCF et nous ont proposé de construire une liste commune anticapitaliste. Cette proposition n’avait pas de sens dans le contexte politique local. Le seul moyen de battre le Front National dans la durée, est de construire un large front de toute la gauche héninoise.
Seule une dynamique de rassemblement dès le premier tour peut nous permettre de rendre de l’espoir aux habitants de notre ville qui en ont assez des divisions. Cette dynamique, Marie-Noëlle Lienemann peut l’incarner. L’ancienne secrétaire d’Etat au logement appartient à l’aile antilibérale du Parti Socialiste. Portée par une gauche rassemblée, elle est la seule capable de battre Marine Le Pen.
Partout, au porte-à-porte ou sur les marchés, les citoyens nous demandent de nous unir, de dépasser les querelles du passé et de nous rassembler pour battre l’extrême droite.
Le mois dernier, un ancien délégué régional PACA de la Ligue des Droits de l’Homme nous faisait part de son expérience : à Toulon, Orange, Vitrolles et Marignane, ce sont les divisions des partis républicains qui ont empêché toute dynamique de rassemblement et permis la victoire de l’extrême droite. Ce scénario catastrophe pourrait se produire à Hénin-Beaumont où la droite est inexistante et la gauche historiquement divisée.
Ce scénario, nous pouvons encore l’empêcher à condition de créer une dynamique de rassemblement de la gauche, mais il reste peu de temps.
Tes camarades de la LCR locale refusent d’entendre ces appels à l’unité. Dédaignant la menace du Front National, ils ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne feront pas une campagne contre l’extrême droite. Il n’en fallait pas plus pour que Steeve Briois s’en réjouisse bruyamment sur son blog, opposant l’antifascisme du PCF, des Verts et de la LDH au silence de la LCR…
Etre félicité par l’extrême droite… J’ai honte pour tes camarades de la LCR d’Hénin-Beaumont.
Cher Olivier, comme candidat à la présidentielle, tu incarnes aujourd’hui un des visages de la gauche anticapitaliste.
Au moment où l’offensive de la droite et du patronat pour casser nos droits, pour démanteler le Code du Travail et notre système de retraites, ne connaît pas de limite, la LCR se trouve face à un virage et il est urgent que tu te prononces : Quel signal allez-vous envoyer ? La LCR veut-elle contribuer à faire gagner une gauche rassemblée, dynamique, réunie autour de partis respectés et qui continueront à défendre leurs propres valeurs, ou veut-elle, à la faveur d’une élection ultra-médiatisée, jouer sa propre carte identitaire, au risque de faire élire le Front National ?
Comme au soir du 21 avril 2002, un choix difficile s’offre à toi et à tes camarades de la LCR. Saurez-vous faire le bon choix et faire le pari du rassemblement ? Il n’est pas trop tard…
En 2007, tu es arrivé en tête des candidats de la gauche de la gauche, devant Marie-George Buffet, Arlette Laguiller et José Bové. Tu incarnes désormais un des visages de la gauche anticapitaliste. Cette victoire te donne et donne à la LCR de grandes responsabilités. Saurez-vous les assumer ?
Je ne peux m’empêcher d’en douter quand je lis dans la presse que la LCR, qui refuse l’alliance avec le PCF à Lens et est absente des grandes villes ouvrières du bassin minier, présentera une liste autonome aux élections municipales d’Hénin-Beaumont.
Victime de la casse industrielle avec les fermetures de Metaleurop, Sublistatic et Energy Plast, notre secteur est devenu la vitrine du Front National qui a mis tous les moyens en œuvre pour faire élire Steeve Briois et Marine Le Pen en mars 2008. Aux élections législatives, le duo Marine Le Pen / Steeve Briois a ainsi obtenu près de 45 % sur Hénin-Beaumont avec des pointes à 52 % dans certains quartiers.
En refusant de s’inscrire dans le rassemblement de toute la gauche contre l’extrême droite que le PS et le PCF ont commencé à construire, la LCR engage, dans un secteur symbolique, un virage identitaire difficilement compréhensible et rompt avec son histoire. La LCR aurait-elle renoncé à mener le combat antifasciste ?
Depuis 2001 et la victoire de Gérard Dalongeville, les divisions du Parti socialiste ont affaibli la gauche héninoise, c’est un fait. Le débat politique oppose, depuis sept ans, le maire actuel, dissident du PS, à la section locale du PS. Incapable de trancher, la fédération socialiste du Pas-de-Calais a légitimé successivement les uns et les autres et le débat politique local s’est mué en un référendum pour ou contre Gérard Dalongeville et sa gestion.
Après l’hypothèse Razzye Hammadi, la désignation de Marie-Noëlle Lienemann est arrivée bien tardivement et les blessures restent vives, de part et d’autre.
Comment empêcher une victoire de Marine Le Pen à la faveur d’une triangulaire entre une liste de rassemblement conduite par le Maire actuel et une liste des opposants au maire regroupant ex-socialistes, ex-chevènementistes et adhérents du Modem et de l’UMP ?
Le Parti Communiste d’Hénin-Beaumont, depuis des mois, a refusé de se situer sur ce terrain, a refusé le petit jeu de la personnalisation du débat et a affirmé son identité propre, ses valeurs, ses idées à travers ses bulletins de section comme à travers son blog.
Les militants communistes sont présents sur le terrain, aux portes des entreprises, sur les marchés, aux portes des lycées de la ville et ont été à l’initiative de mobilisations unitaires contre les suppressions de postes, contre les licenciements, contre la casse des retraites ou pour exiger un référendum sur le traité modifié. Nous avons systématiquement associé nos amis de la LCR à toutes ces campagnes unitaires qui ont rassemblé l’ensemble de la gauche locale.
C’est la preuve qu’il est possible de mener la bataille idéologique et d’affirmer nos valeurs dans un cadre unitaire.
Tes camarades de la LCR d’Hénin-Beaumont ont rencontré une délégation du PCF et nous ont proposé de construire une liste commune anticapitaliste. Cette proposition n’avait pas de sens dans le contexte politique local. Le seul moyen de battre le Front National dans la durée, est de construire un large front de toute la gauche héninoise.
Seule une dynamique de rassemblement dès le premier tour peut nous permettre de rendre de l’espoir aux habitants de notre ville qui en ont assez des divisions. Cette dynamique, Marie-Noëlle Lienemann peut l’incarner. L’ancienne secrétaire d’Etat au logement appartient à l’aile antilibérale du Parti Socialiste. Portée par une gauche rassemblée, elle est la seule capable de battre Marine Le Pen.
Partout, au porte-à-porte ou sur les marchés, les citoyens nous demandent de nous unir, de dépasser les querelles du passé et de nous rassembler pour battre l’extrême droite.
Le mois dernier, un ancien délégué régional PACA de la Ligue des Droits de l’Homme nous faisait part de son expérience : à Toulon, Orange, Vitrolles et Marignane, ce sont les divisions des partis républicains qui ont empêché toute dynamique de rassemblement et permis la victoire de l’extrême droite. Ce scénario catastrophe pourrait se produire à Hénin-Beaumont où la droite est inexistante et la gauche historiquement divisée.
Ce scénario, nous pouvons encore l’empêcher à condition de créer une dynamique de rassemblement de la gauche, mais il reste peu de temps.
Tes camarades de la LCR locale refusent d’entendre ces appels à l’unité. Dédaignant la menace du Front National, ils ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne feront pas une campagne contre l’extrême droite. Il n’en fallait pas plus pour que Steeve Briois s’en réjouisse bruyamment sur son blog, opposant l’antifascisme du PCF, des Verts et de la LDH au silence de la LCR…
Etre félicité par l’extrême droite… J’ai honte pour tes camarades de la LCR d’Hénin-Beaumont.
Cher Olivier, comme candidat à la présidentielle, tu incarnes aujourd’hui un des visages de la gauche anticapitaliste.
Au moment où l’offensive de la droite et du patronat pour casser nos droits, pour démanteler le Code du Travail et notre système de retraites, ne connaît pas de limite, la LCR se trouve face à un virage et il est urgent que tu te prononces : Quel signal allez-vous envoyer ? La LCR veut-elle contribuer à faire gagner une gauche rassemblée, dynamique, réunie autour de partis respectés et qui continueront à défendre leurs propres valeurs, ou veut-elle, à la faveur d’une élection ultra-médiatisée, jouer sa propre carte identitaire, au risque de faire élire le Front National ?
Comme au soir du 21 avril 2002, un choix difficile s’offre à toi et à tes camarades de la LCR. Saurez-vous faire le bon choix et faire le pari du rassemblement ? Il n’est pas trop tard…
Fraternellement,
David NOËL
Secrétaire de section
Membre du Comité Fédéral du PCF 62
Secrétaire de section
Membre du Comité Fédéral du PCF 62