Un vote d’extrême justesse (avec 20 voix d’écart) qui en dit long sur les proportions de la crise qui secoue le gouvernement Fillon et sa majorité. Une centaine de députés de droite se sont abstenus ou ont refusé de voter, ce qui équivaut à autant de « vote contre » selon le député UMP Grosdidier qui lui même a voté contre.
Le catalyseur de cette crise à droite est l’amendement des députés communistes sur l’exclusion des OGM de zones entières où sont implantées des filières agricoles de qualité (AOC, Label rouge, label « non-OGM », etc...).
Son adoption par la gauche et plusieurs parlementaires de la majorité n’en finit pas de déchaîner la colère des élus de droite les plus proches des lobbies des semenciers OGM.
Victime expiatoire désignée de ces querelles intestines, la secrétaire d’Etat à l’écologie et au développement durable, Nathalie Kosciusko-Morizet, coupable aux yeux des élus de droite de ne pas s’être opposée dans l’Hémicycle à l’amendement présenté par André Chassaigne. On s’est échangé des noms d’oiseaux entre leaders de droite (Borloo, Copé qualifiés de lâches) et finalement la ministre a dû présenter ses excuses.
Au delà de la polémique personnelle, l’épisode révèle que « l’origine des problèmes » à droite n’a que peu à voir avec Mme Morizet mais beaucoup avec les résistances qui se développent face aux projets de la droite, à la mesure de la colère suscitée par le reniement des engagements, comme ceux pris lors du Grenelle de l’environnement.
Ce qui provoque des tensions inédites dans l’UMP. Furibard, François Fillon s'est attaqué nommément mercredi à « l’amendement Chassaigne qui n’aurait pas dû être voté ».