Salaires des patrons du CAC 40, + 50 % en un an !

Cette situation indécente n’est pas tolérable. L’évolution moyenne de leur salaire de base affiche + 5 %, ce qui est déjà mieux que l’inflation et bien supérieur à ce qui est accordé aux salariés, à quoi s’ajoutent le bonus, les dividendes, les jetons de présence pour rémunérer le fait qu’ils s’assoient confortablement dans les fauteuils d’autres conseils d’administration que le leur et les retraites complémentaires. Mais le jackpot reste les stocks-options, les gains tirés des ventes de ces actions ayant plus que triplés l’an dernier !
Les chiffres nous rappellent sans détour qu’aujourd’hui en France, il existe bien une classe sociale qui ne souffre aucunement de la crise économique et qui s’empiffre de sommes d’argent colossales alors que le reste des Français est appelé à se serrer la ceinture. Ces gros revenus profitent à plein de l’abaissement du bouclier fiscal à 50 % décidé l’été dernier.
Le comble de l’injustice et du mensonge, c’est quand l’Etat leur fait encaisser des chèques du Trésor public, alors que les caisses ont été déclarées vides ! Tous ces gens sont loin de représenter la « France qui travaille et qui se lève tôt ». Mais face à ce scandale, la droite propose, sans rire, de « veiller à ce que l’obligation annuelle de négocier sur les salaires dans les branches soit respectée » sous peine de confisquer quelques cadeaux fiscaux et sociaux ou encore de faire miroiter de la participation, ou en en distribuant d’autres. Cette politique n’est pas très sérieuse. Elle est très loin de la hauteur de l’enjeu.
C’est toute la logique de la redistribution des revenus dans l’entreprise qu’il faudrait changer, avec une répartition décidée en pleine transparence et souverainement par les salariés et leur représentants, en interdisant les stock-options ou encore en imposant les augmentations de salaires en fonction de l’inflation et des profits des entreprises.
Jean-Jacques CANDELIER, député du Nord.