Après le dépôt d'une gerbe de fleurs, je suis intervenu pour rappeler le sens que nous donnions à la commémoration de l'assassinat de Joseph Fontaine.
L’assassinat de Joseph Fontaine s’inscrit dans la foulée du 6 février 1934, cette journée qui aurait pu faire basculer l’histoire, quand les ligues d’extrême droite réunies à Paris ont tenté un coup de force contre l’Assemblée Nationale.
Le 6 février 1934 a marqué l’histoire : de la Ligue des Droits de l’Homme à la CGT, du Parti Communiste à la SFIO, toute la gauche politique, syndicale et associative a pris conscience qu’elle devait s’unir pour combattre l’extrême droite. Deux ans plus tard, le Front Populaire était élu !
C’est dans ce contexte que notre camarade Joseph Fontaine est mort : le 11 avril 1934, alors que le Parti Communiste manifestait contre la tenue d’une réunion des Camelots du Roi, les troupes de choc de l’Action Française, Joseph Fontaine se faisait assassiner par un des militants d’extrême droite. Joseph Fontaine aura donc été la première victime héninoise du fascisme.
Plus de 70 ans plus tard, le combat antifasciste reste d’actualité. L’extrême droite nationaliste et autoritaire est toujours aussi menaçante et rêve de conquérir Hénin-Beaumont.
Ses thèmes de campagne n’ont pas changé : l’hostilité au parlementarisme, hier incarné par le parti radical, aujourd’hui par l’« UMPS » ; à 70 ans de distance, le populisme et le poujadisme de l’extrême droite sont les mêmes. Leur antifiscalisme, leur détestation des fonctionnaires n’ont pas varié. Leur xénophobie latente se cache désormais derrière une islamophobie que le 11 septembre a rendu acceptable y-compris dans les rangs d’une partie de la droite modérée.
Comme les ligues des années 30, le FN est le pire ennemi du mouvement ouvrier. Son programme est parfaitement ultralibéral. Aujourd’hui, alors que la jeunesse lutte contre le CPE, les dirigeants du FN multiplient les déclarations martiales à l’encontre des syndicats et annoncent leur intention, s’ils arrivaient au pouvoir d’interdire les grèves de solidarité. Leur soutien aux mesures de précarisation des salariés est sans faille, ils voudraient même aller plus loin que Villepin, plus loin que Sarkozy !
Oui, décidément, l’extrême droite n’a pas changé. Elle est juste devenue plus présentable, elle a cessé de faire peur…
Contre les héritiers des ligues, nous devons plus que jamais retrouver l’esprit du 1er mai 1934 et de juin 1936 qui a vu le peuple se lever contre le fascisme et conquérir de nouveaux droits.