Une manifestation lilloise réussie pour la défense de l'école publique

Au plan national, les manifestations ont rassemblé au bas mot 200 000 personnes. Dans la région, des rassemblements avaient lieu à Valenciennes, à Boulogne-sur-Mer et à Lille où plus de 5 000 manifestants ont défilé.
Pour de nombreux enseignants du primaire, du secondaire ou du supérieur, pour les étudiants qui protestent contre la suppression des IUFM, la colère gronde contre un ministre qui refuse d'écouter les revendications des organisations syndicales et se montre méprisant. A l'antenne de RTL hier matin, Xavier Darcos, désireux de jouer les bons sarkozystes, a confirmé les suppressions de postes et fustigé "des syndicats dont la fonction principale est d'organiser la résistance au changement", des propos inadmissibles qui montrent la surdité du ministre et son refus d'entendre les revendications des enseignants, des parents d'élèves et des étudiants.
Dans le primaire, 70 % des enseignants de l'académie étaient en grève. Dans le secondaire, 50 % des professeurs de collège et lycée ont fait grève hier, à l'appel de la FAEN, de la FERC-CGT, de la FSU, du SGEN-CFDT, de FO, de l'UNSA et de SUD-Education.
La réforme du lycée, avec sa semestrialisation et ses modules optionnels et la disparition programmée des trois filières actuelles (L, ES et S) inquiète à juste titre les professeurs et les lycéens. Plusieurs matières comme les sciences expérimentales ou l'histoire-géographie pourraient devenir optionnelles dans le nouveau système et les démentis de Xavier Darcos sur le sujet ne convainquent personne. Au lycée comme à l'école primaire, les réformes Darcos se traduiront par une baisse du volume horaire. Au prétexte d'alléger les emplois du temps des élèves, le gouvernement cherche encore à supprimer des postes au risque d'appauvrir le contenu des enseignements.
Dans ce contexte, la forte mobilisation d'hier reflétait bien les inquiétudes des enseignants, des étudiants et des parents d'élèves, décidés à se battre contre des réformes dangereuses.
David Noël, membre du Bureau Fédéral du PCF 62 et Adjoint au Maire d'Hénin-Beaumont était présent à Lille hier après-midi aux côtés des militants de la JC, très nombreux à battre le pavé lillois hier. Les Jeunes Communistes ont notamment interpellé Martine Aubry aux cris de : « Aubry, Service minimum, casseur de grève ! ». En effet, la mairie de Lille organise le service minimum dans les écoles lilloises au lieu d'entrer en résistance contre une loi inacceptable de briseurs de grève. Hier, le service minimum d'accueil fonctionnait dans 39 écoles lilloises sur 83.
Accompagnée des principaux responsables de la Fédération PS du Nord, Martine Aubry était entourée d'une nuée de caméras avides de recueillir les réactions de la favorite du moment, à quelques heures du vote des adhérents socialistes.
Parmi les manifestants, de nombreux Héninois étaient présents : Gérard Dalongeville, Maire d'Hénin-Beaumont, avait tenu à manifester pour dénoncer la suppression programmée de 3 000 postes dans les RASED, les Réseaux d'Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté. De nombreux syndicalistes Héninois étaient présents comme Dominique Lecomte, militant du SNES au lycée Pasteur ou Karine Boulonne, militante du SNES au lycée Darchicourt. 56 % des professeurs étaient en grève hier au lycée Darchicourt et 45 % au lycée Pasteur.
Les organisations syndicales se félicitent du succès de la journée de mobilisation d'hier et appellent à maintenir la pression pour faire reculer le gouvernement. Aux côtés des organisations syndicales, des professeurs, des parents d'élèves et de la jeunesse, les militants communistes continueront de se battre pour défendre l'Education Nationale contre les attaques de la droite.