Des luttes au vote

Ainsi, cette Mme Schaeffler, après avoir réalisé des plus-values sur les deux sociétés et empoché les profits, jette les salariés à la rue. Le scénario est le même à Caterpillar, à Molex ou chez Freescale à Toulouse. Pour ces sales besognes, le grand patronat utilise les tables de la loi ultralibérale européenne qu’ont cosignées les dirigeants français. L’alternance des larmes de crocodile du pouvoir de droite avec les menaces répressives contre les salariés et, fait nouveau contre le comité d’entreprise de Caterpillar, ne peut cacher cette donnée de fond : à son stade actuel le capitalisme va jusqu’à détruire les forces productives pour les seuls besoins d’une rentabilité accrue.
L’actuelle construction européenne, avec ses directives et ses traités ultralibéraux, ne vise qu’à légaliser la possibilité pour les forces de l’argent d’augmenter leur taux de profit contre les salaires, l’emploi, les services publics sociaux. Seul le groupe de la Gauche unitaire européenne a refusé une plus grande libéralisation des secteurs de l’énergie. Les salariés d’EDF-GDF agissent contre ces projets. La loi Bachelot est en conformité totale avec le traité de Lisbonne qui veut imposer l’uniformisation vers le bas des systèmes de santé. Mais rien n’est tout à fait joué ! Puisque le traité de Lisbonne n’est toujours pas ratifié par tous les pays.
Il existe une possibilité, le 7 juin, de porter un coup à l’eurocapitalisme avec le Front de gauche. La confrontation est sociale. Mais elle est aussi de nature extrêmement politique. Il s’agit désormais de choisir. Soit cette Europe ultralibérale codifiée dans le traité de Lisbonne qui constitutionnaliserait la seule liberté du capital. Soit l’action et le vote pour un changement radical de la construction de l’Europe au service des travailleurs et des peuples. Telle est la question !
Voilà d’ailleurs qui explique le silence organisé autour du scrutin du 7 juin. Les tenants du capital et leurs mandataires au pouvoir ne veulent absolument pas que la colère sociale, que les souffrances, que l’aspiration à une autre Europe pour une vie meilleure s’expriment dans les urnes le 7 juin. S’ils réussissaient, cela leur laisserait les mains libres pour leur sale besogne par la suite. L’abstention ou le vote pour des partisans du traité de Lisbonne jouerait, à terme, contre la puissance des mobilisations sociales actuelles.
Ce sont les salariés français et allemands manifestant ensemble à Hanovre qui montrent la voie d’une Europe sociale possible. En ce sens, les propositions du Front de gauche sont les seules en phase avec le mouvement. Celles d’augmenter partout les salaires, de taxer les mouvements spéculatifs, les hauts revenus, de changer les missions de la Banque centrale européenne pour un crédit favorable à l’emploi, aux salaires, au développement des activités industrielles et agricoles, et un droit suspensif contre les licenciements par les comités d’entreprise et les comités de groupe européens, portent cette Europe progressiste à construire.
Travailleurs de tous les pays européens, unissons-nous ! Dans la rue et dans un vote efficace, positif, vraiment à gauche en utilisant le 7 juin le Front de gauche. C’est le moyen de débloquer la situation, de changer la donne politique au service des peuples.