Recompositions étudiantes
Est-ce le mouvement anti-CPE qui a accéléré les choses ? Toujours est-il que les organisations étudiantes sont actuellement en train de se recomposer.
L'UNEF vient de remporter les élections au CNESER - la plus haute instance de représentation de la communauté universitaire - avec 5 sièges sur 11 et un nombre de voix en progression. Ces élections ont lieu tous les deux ans au suffrage indirect : seuls les élus étudiants aux conseils centraux des universités votent. Sur quelques 2700 grands électeurs, un peu plus de 1900 élus étudiants ont voté.
L'UNEF a remporté 805 voix contre 717 il y a deux ans.
Les autres organisations représentatives comme la FAGE, l'UNI, la Confédération Etudiante et PDE arrivent loin derrière. Près de 400 voix d'écart séparent l'UNEF de la FAGE, arrivée seconde et qui obtient trois élus.
L'UNEF est sortie renforcée du mouvement anti-CPE. D'après le journal Le Monde, elle enregistrerait un taux élevé d'adhésions supplémentaires. Ce sentiment de puissance explique peut-être que la direction de l'UNEF soit actuellement en train de s'attaquer à son opposition interne, la TTE, une tendance proche des JCR dont 38 membres sont en passe d'être exclus de l'UNEF.
A droite de l'UNEF, la Confédération étudiante semble également se renforcer. Sa liste a obtenu 237 voix et un élu aux élections au CNESER, elle fait donc jeu égal avec l'UNI qui a obtenu 240 voix.
La Confédération étudiante compterait entre 3000 et 4000 adhérents. Il faut dire que Julie Coudry, sa présidente, a occupé le terrain médiatique durant tout le printemps aux côtés de Bruno Julliard, le président de l'UNEF (voir à ce sujet l'article du Plan B).
SUD Etudiant et la FSE avaient fait une liste commune au CNESER qui n'a obtenu que 68 voix contre 88 à SUD Etudiant et 50 à la FSE qui se présentaient séparément il y a deux ans. De nombreux votes auraient apparemment été invalidés.
Il reste que pour tout étudiant ayant un jour participé à une AG ou à une manifestation, ou tout simplement traversé le hall de Lille III, c'est une blague de voir la Confédération Etudiante devenir une organisation représentative (et bénéficier de la subvention allouée aux organisations représentatives) et pas SUD Etudiant.
Clairement, la représentativité réelle d'une organisation ne se limite pas à son nombre d'élus en conseils centraux qui ne mesure qu'une représentativité institutionnelle, elle se mesure aussi en terme de capacités à mobiliser les étudiants et à lutter.
Conscients de leur relative faiblesse institutionnelle et du handicap qu'elle représente pour mieux défendre les étudiants, SUD Etudiant et la FSE ont lancé il y a plusieurs mois un processus d'unification. D'après Wikipedia, SUD Etudiant compterait 600 adhérents et la FSE 150. Leur unification devrait leur permettre de mutualiser leurs forces pour construire enfin à la gauche de l'UNEF un puissant syndicat étudiant représentatif.
Les militants de la TTE en passe d'être exclus de l'UNEF rejoindront-ils ce nouveau syndicat ? Pour l'heure, on ne le sait pas encore.
A l'heure où l'université est menacée par les restrictions budgétaires et la marchandisation (mais les restrictions budgétaires ne sont-elles pas sciemment pensées pour organiser la marchandisation et la privatisation de l'enseignement supérieur ?), les recompositions actuelles doivent permettre de clarifier le paysage politique et syndical pour que des organisations puissantes et combatives soient en mesure de faire échec ensemble à l'offensive libérale.
L'UNEF vient de remporter les élections au CNESER - la plus haute instance de représentation de la communauté universitaire - avec 5 sièges sur 11 et un nombre de voix en progression. Ces élections ont lieu tous les deux ans au suffrage indirect : seuls les élus étudiants aux conseils centraux des universités votent. Sur quelques 2700 grands électeurs, un peu plus de 1900 élus étudiants ont voté.
L'UNEF a remporté 805 voix contre 717 il y a deux ans.
Les autres organisations représentatives comme la FAGE, l'UNI, la Confédération Etudiante et PDE arrivent loin derrière. Près de 400 voix d'écart séparent l'UNEF de la FAGE, arrivée seconde et qui obtient trois élus.
L'UNEF est sortie renforcée du mouvement anti-CPE. D'après le journal Le Monde, elle enregistrerait un taux élevé d'adhésions supplémentaires. Ce sentiment de puissance explique peut-être que la direction de l'UNEF soit actuellement en train de s'attaquer à son opposition interne, la TTE, une tendance proche des JCR dont 38 membres sont en passe d'être exclus de l'UNEF.
A droite de l'UNEF, la Confédération étudiante semble également se renforcer. Sa liste a obtenu 237 voix et un élu aux élections au CNESER, elle fait donc jeu égal avec l'UNI qui a obtenu 240 voix.
La Confédération étudiante compterait entre 3000 et 4000 adhérents. Il faut dire que Julie Coudry, sa présidente, a occupé le terrain médiatique durant tout le printemps aux côtés de Bruno Julliard, le président de l'UNEF (voir à ce sujet l'article du Plan B).
SUD Etudiant et la FSE avaient fait une liste commune au CNESER qui n'a obtenu que 68 voix contre 88 à SUD Etudiant et 50 à la FSE qui se présentaient séparément il y a deux ans. De nombreux votes auraient apparemment été invalidés.
Il reste que pour tout étudiant ayant un jour participé à une AG ou à une manifestation, ou tout simplement traversé le hall de Lille III, c'est une blague de voir la Confédération Etudiante devenir une organisation représentative (et bénéficier de la subvention allouée aux organisations représentatives) et pas SUD Etudiant.
Clairement, la représentativité réelle d'une organisation ne se limite pas à son nombre d'élus en conseils centraux qui ne mesure qu'une représentativité institutionnelle, elle se mesure aussi en terme de capacités à mobiliser les étudiants et à lutter.
Conscients de leur relative faiblesse institutionnelle et du handicap qu'elle représente pour mieux défendre les étudiants, SUD Etudiant et la FSE ont lancé il y a plusieurs mois un processus d'unification. D'après Wikipedia, SUD Etudiant compterait 600 adhérents et la FSE 150. Leur unification devrait leur permettre de mutualiser leurs forces pour construire enfin à la gauche de l'UNEF un puissant syndicat étudiant représentatif.
Les militants de la TTE en passe d'être exclus de l'UNEF rejoindront-ils ce nouveau syndicat ? Pour l'heure, on ne le sait pas encore.
A l'heure où l'université est menacée par les restrictions budgétaires et la marchandisation (mais les restrictions budgétaires ne sont-elles pas sciemment pensées pour organiser la marchandisation et la privatisation de l'enseignement supérieur ?), les recompositions actuelles doivent permettre de clarifier le paysage politique et syndical pour que des organisations puissantes et combatives soient en mesure de faire échec ensemble à l'offensive libérale.