Mauvais sondages

Et la journaliste d'ajouter que la faiblesse des scores attribués aux candidats de la gauche radicale et aux écologistes pèsera fatalement sur les reports de voix au second tour.
On a beau être habitués aux inepties délivrées par les instituts de sondages, il arrive un moment où on se pose des questions.
Ces mauvais sondages appellent plusieurs remarques.
D'abord, nous sortons de cinq ans de gouvernement de droite. Des gouvernements de droite qui ont cassé les retraites et cassé les services publics. Nicolas Sarkozy a été successivement ministre de l'Intérieur, ministre de l'Economie et des Finances avant de redevenir ministre de l'Intérieur.
Comment pourrait-il aujourd'hui incarner le changement ?
Nicolas Sarkozy a sans doute des talents rhétoriques, mais les électeurs sont lucides et n'ont pas la mémoire courte.
Que dire de Philippe de Villiers et de Jean-Marie Le Pen qui surfent sur le même créneau que Nicolas Sarkozy ?
A entendre ces trois-là, la France est menacée par une vague d'islamistes polygames qui égorgent des moutons dans leur salle de bain. Pour résoudre les problèmes de la France, il suffirait de renvoyer les étrangers dans leur pays, d'interdire le droit de grève, d'abroger les 35 heures, de baisser l'impôt sur la fortune des milliardaires et de remettre les fainéants et les fonctionnaires au travail...
On a quand même peine à croire qu'il se trouve près de 50 % de la population pour adhérer à ce tissu d'âneries réactionnaires et racistes.
Ségolène Royal est aujourd'hui vilipendée par les mêmes médias qui l'ont encensée durant la campagne interne où elle faisait figure d'icône d'une gauche sociale-libérale face à la gauche archaïque façon Fabius.
Si les indications fournies par les sondages sur l'état du rapport des forces sont exactes, le PS porte une lourde responsabilité dans le recul des valeurs et des idées de gauche. Ce n'est pas en se "modernisant" sur le modèle blairiste et social-libéral que le PS pourra faire gagner la gauche. En matière de défense du capitalisme et de la mondialisation libérale, les électeurs de droite préfèreront l'original à la copie. Au nom d'un réalisme économique qui n'était qu'une capitulation face au marché, le PS a refusé de devenir antilibéral, il risque d'en payer le prix.
A cet égard, le choix de Ségolène Royal s'est avéré, il faut bien le reconnaître, complètement catastrophique. On attend d'un candidat de gauche que d'une manière ou d'une autre, il propose de "changer la vie". Or, Ségolène Royal développe un discours de droite - Bourdieu avait raison - sur la réduction de la dette et sur l'ordre juste. Pour les socialistes, il y a vraiment des raisons de s'inquiéter.
François Bayrou fait figure aujourd'hui de "troisième homme", selon la formule convenue. Il suffit de discuter dans une salle des professeurs pour s'apercevoir que Ségolène Royal suscite un rejet depuis ses déclarations sur les 35 heures au collège. Son rejet n'a d'égal que celui que suscite Nicolas Sarkozy et je connais de nombreux collègues qui s'apprêtent à voter pour François Bayrou. Les bons sondages pour le candidat de l'UDF les confortent dans cette idée.
Bayrou aura néanmoins du mal à faire oublier que son catholicisme social est très très "light". En fait, François Bayrou est le candidat de l'Europe libérale.
En réalité, seuls les candidats de la gauche radicale et altermondialiste ont l'ambition de construire une société plus juste et plus solidaire.
Marie-George Buffet bénéficie d'un capital de sympathie et les propositions du PCF sur la hausse du SMIC à 1 500 € sur la sécurité emploi formation, ou sur la nécessaire création d'un pôle public bancaire rencontrent un écho grandissant.
Pas d'affolement, donc, devant les mauvais sondages.
Ce weekend, les communistes héninois ont distribué le dernier tract de Marie-George Buffet dans plusieurs quartiers d'Hénin-Beaumont. Nous préparons également pour le début du mois de mars un nouveau numéro recto-verso de L'Héninois.Com pour appeler au meeting de Marie-George Buffet à Avion, le 16 mars, et populariser les propositions de notre candidate.
Tous ensemble, en s'engageant dans la campagne de Marie-George Buffet, nous pouvons parvenir à faire mentir les mauvais sondages pour faire gagner une vraie gauche de transformation sociale en 2007.