Au chevet de l'AHNAC... mais aussi de l'A21, les élus communistes à la Région mettent le doigt là où ça fait mal !
| VIE POLITIQUE |
C'est désormais devenu une habitude... Deux fois par an, les élus communistes du Pas-de-Calais siégeant à la Région se retrouvent en table ronde avec des syndicalistes représentant les grands secteurs d'activité du territoire pour évaluer le baromètre social. Mais aussi rendre compte du travail effectué en commissions. Hier matin, c'est à Rouvroy que ce tour d'horizon a été effectué autour de Jean Haja, Bertand Péricaud et Cathy Apourceau.
Avec une foultitude de craintes exprimées...
> AHNAC. Les élus communistes pointent du doigt un terrible paradoxe. Alors que la région est à la pointe en matière de technologie médicale, ils dénoncent la volonté de l'Agence régionale de santé « de réduire le nombre de lits sur le territoire ». Un exemple en la matière que la perspective de voir le CH Lens passer de 1200 à 600 lits et de se voir assigner « par le seul choix de l'ARS » une spécialisation en obstétrique. Et Jean Haja d'évoquer « les difficultés de l'AHNAC qui pourraient se traduire par la vente d'un certain nombre de cliniques, en dehors de la polyclinique d'Hénin-Beaumont à la Générale de santé ».
Des problèmes dont Raymond Frackowiak, secrétaire général de la CGT des mineurs du Nord, rappelle qu'ils sont liés à la reprise par l'AHNAC « Il y a quelques années d'un certain nombre d'anciens hôpitaux. L'ARS s'était alors engagée à combler le déficit créé par cette opération mais ne l'a jamais fait ! » Et le délégué CGT d'expliquer vivre avec beaucoup de crainte l'arrivée du nouvel administrateur remplaçant le président « qui nous a déjà fait savoir que s'il n'avait pas l'accord du CA, il prendrait autoritairement ses décisions. On l'a mis en garde que ça risquait d'avoir des conséquences ! » Une situation tendue sur laquelle rebondit Jean Haja : « Dans les permanences en mairie, on a été amenés à recevoir des gens travaillant à l'AHNAC qui nous ont fait part de leur souffrance au travail. Ce qui est un comble quand on doit veiller à réduire celle des patients... »
> Moy Park. Du côté de ce gros employeur héninois (500 salariés titulaires), le recours aux CDD est assez hors normes comme l'explicite Nicole Leroy, déléguée CGT : « On dispose d'environ 250 intérimaires dont certains sont là depuis 2006 ! » La grosse actualité de l'entreprise tranformant la viande de poulet est la prochaine arrivée d'une ligne robotisée (prévue en août, elle n'entrerait en service que vers octobre-novembre). Sachant que 32 personnes travaillent habituellement sur une ligne, les syndicats espèrent que « ces personnes-là soient bien intégrées à d'autres lignes, sachant qu'il y aura certains départs volontaires de salariés de plus de 55 ans... »
> DIR Nord. Au rayon récriminations, il y aussi ceux de syndicalistes cégétistes de la DIR Nord (ex-DDE) qui tempêtent contre la volonté du maire de Lens, Guy Delcourt, d'intégrer la rocade minière au réseau SANEF face à la faillite de l'Etat en matière d'entretien du réseau routier.
« Plutôt que de se tourner vers la gestion privée, nous demandons aux élus de se battre à nos côtés pour obtenir des financements publics à la hauteur », expliquent les syndicalistes, brandissant un chiffre éloquent, celui du budget annuel normalement dévolu à l'entretien de l'A21 et la partie de l'A1 allant de Carvin à Dourges : « Il est de 12 M € juste pour un entretien norm al ; or, notre budget tourne actuellement autour de 2,6 M €. Il ne manque finalement que 10 M ! Alors si M. Delcourt doit taper sur quelqu'un, que ce soit sur l'État ! » Illustration de cette misère : « On construit actuellement des murs anti-bruit sur l'A21 alors que le tapis correspondant est, lui, complètement pourri. Et ce depuis des années. On ne fait que colmater par des pièces, de vraies rustines ! » L'occasion, pour les élus communistes, de rappeler l'inefficacité chronique du SYMAG censé veiller sur l'A21 et dont ils ont officiellement demandé la dissolution.
P. W.
Source : La Voix du Nord
Jeudi 07 juillet 2011