Cantonales de 2011 : arrêtons de parler du casting, parlons du fond !
L'élection cantonale des 20 et 27 mars 2011 suscite bien des convoitises et des arrière-pensées. Convoitises de l'extrême droite ultra-médiatisée et qui prépare déjà les présidentielles de 2012 ; convoitises du leader du PRG qui avait cru les promesses du député Facon de lui réserver le canton ; convoitises du MRC qui a placé une adjointe héninoise comme suppléante de Jean-Marie Picque histoire de renforcer encore l'implantation du parti de Jean-Marie Alexandre à l'approche des prochaines sénatoriales de septembre 2011... Et que dire des arrière-pensées d'une fédération socialiste du Pas-de-Calais qui a eu tout faux depuis des années à Hénin et oblige le conseiller général sortant à se représenter malgré ses 75 ans et son envie de prendre sa retraite dans le seul but de barrer la route à des candidats qui pourraient défier la Fédé PS 62 ?
Mais pendant qu'on parle du casting, on ne parle pas du fond, ni des attentes de nos populations.
Le fond, c'est l'asphyxie des collectivités territoriales et notamment des départements. Depuis les années 2000, l’État a accéléré les transferts de compétence vers les collectivités locales. Le conseil général est devenu un acteur majeur en matière d’action sociale et sanitaire. C’est lui qui gère, depuis 2003, le RMI (devenu aujourd’hui le RSA), l’allocation personnelle d’autonomie (APA, depuis sa création en 2002), et la prestation de compensation du handicap (créée en 2006). Les lois organisant le processus ont prévu que l’État verserait des compensations financières, mais leur montant a été calculé à l’année du transfert, et aucune réévaluation n’a été prévue pour suivre l’évolution des dispositifs.
Les dépenses sociales ont progressé très fortement dans notre département comme partout ailleurs. Résultat, l’écart entre les sommes versées par l’État aux départements et les dépenses réellement engagées n’a cessé de se creuser, dans le Pas-de-Calais comme ailleurs.
La dette de l'État envers notre département s'élèvera en mars 2011 à un milliard d'euros. On parle de 100 millions d'euros d'économies à trouver pour boucler le budget 2011 : ce sont nos concitoyens qui vont devoir payer la facture si on ne fait rien.
La réforme territoriale concoctée par le gouvernement risque encore d'aggraver la note. A Hénin-Beaumont et à Montigny-en-Gohelle, à l'initiative des communistes, le conseil municipal a adopté la charte républicaine pour nos territoires. Le FN ne l'a pas voté. Nous saurons le rappeler durant la campagne.
Depuis des mois, les onze élus du groupe communiste au Conseil Général, autour de Dominique Watrin, conseiller général de Rouvroy, vice-président du Conseil Général et président de l'ADECR 62 ont multiplié les initiatives, comme les états-généraux d'Olhain, le 18 septembre dernier, pour que notre département soit enfin respecté.
Malheureusement, le PS, majoritaire au Conseil Général 62 est trop timoré sur cette question. C'est pourtant le financement des politiques d'aide sociale dont dépendent des dizaines de milliers d'habitants de notre département, le financement des actions éducatives, culturelles et sportives du département qui risquent d'être remis en cause.
On ne peut pas se permettre d'attendre 2012, c'est maintenant qu'il faut se battre !
Alors, au lieu de parler du casting, et si on parlait du fond ?
David NOËL
Secrétaire de la Section PCF d’Hénin-Beaumont
Membre du Secrétariat Fédéral du PCF 62