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Le fol été 2008 aura également des répercussions politiques. Fin août, les nouveaux déboires financiers de la commune soulevés par la chambre régionale des comptes puis par le préfet du Pas-de-Calais, poussent le communiste David Noël, en marge d'une solidarité majoritaire qu'il continue de revendiquer, à rappeler que la responsabilité de Gérard Dalongeville et celle de sa précédente équipe sont pour partie engagées. Et de soulever malicieusement que le maire d'Hénin-Beaumont s'était bien gardé de faire entrevoir tout cela à ses colistiers, au cours de la campagne. Pas fou !
Le 3 septembre, l'adjoint communiste à la culture rejoint par son camarade MJS Pierre Ferrari ont, devant les caméras de France 3, des mots bien peu tendres pour définir la situation financière de la commune. Des « dépenses de fonctionnement » beaucoup trop importantes pour l'un, « un train de vie pas adapté à la taille de la commune » pour l'autre.
Des marques de défiance que, bien évidemment, Gérard Dalongeville supporte très, très mal. Jusqu'à menacer en bureau municipal de retirer les délégations des deux outrecuidants.
À ce moment-là du psychodrame, chaque appareil soutient son poulain. Jean-Claude Danglot affirme qu'il n'est pas question du moindre compromis et envisage déjà de se positionner dans l'opposition en cas de force majeure.
Côté PS, Albert Facon est à fond derrière le jeune Ferrari : « C'est un gars franc. Il est parti sur la liste majoritaire après un accord, il veut garder une certaine liberté de parole. Si Gérard Dalongeville va jusqu'à lui retirer sa délégation, je demanderai une solidarité totale du PS ! » La pacification est donc à l'ordre du jour. Eh, eh, sauf que pendant que tout le monde calme le jeu, Gérard Dalongeville, tranquillement, sans demander quoi que ce soit à qui que ce soit, signifie au jeune Ferrari par lettre recommandée qu'il lui retire sa délégation. « Un déni de démocratie ! hurle-t-on au MJS. M. Dalongeville, vous ne bâillonnerez pas la liberté d'expression à Hénin-Beaumont. Nous continuerons sans relâche à barrer la route à l'autoritarisme pour défendre les valeurs socialistes ! » Couac super-embarrassant pour Marie-Noëlle Lienemann qui veut encore croire « que le coup peut être rattrapé ». Même si elle avoue alors avoir conscience que Dalongeville ment comme un arracheur de dents lorsqu'il affirme que ce retrait de délégation « a été vu avec Serge Janquin ». Un Premier fédéral qui, quelques jours plus tard, nous confirmera n'avoir jamais été associé à cette décision.
Quant à David Noël, accords avec le PCF obligent, il sort indemne de ce coup de calcaire. Mais ne rentre pas dans le rang pour autant, se solidarisant avec l'adjoint MJS : « Pour moi, sur ce dossier, ce n'est pas Ferrari qui a franchi le Rubicon, mais Dalongeville ! »
Un coup dur pour l'élu MJS, qui en cache un autre qui viendra logiquement un mois plus tard. À savoir le retrait de sa qualité d'adjoint. Pour ce faire, Gérard Dalongeville devra passer par un vote des élus dont l'issue ne laissera guère de suspense.
Au sein de la majorité, seul David Noël ose publiquement s'opposer à la décision majorale, Marie-Noëlle Lienemann ayant choisi de déserter les débats pour retarder un clash pourtant déjà inéluctable. C'est avec lyrisme que l'élu communiste avancera qu'« un élu qui parle avec son coeur ne peut pas, ne doit pas être blâmé ! » Pierre Ferrari, la tête sur le billot, dénoncera « une rupture de contrat avec la gauche plurielle » et « une attitude autoritaire et destructrice qui vire à la dérive monarchique ». Un vote sans surprise qui provoquera les lazzis des MJS venus en nombre soutenir leur camarade. Ambiance délétère en ce conseil de fin octobre 2008. Qui en annoncera d'autres car, à compter de cette date, toutes les séances tourneront à la foire d'empoigne avec un public de plus en plus présent. Et pressant.
PASCAL WALLART
Légende photo : Pierre Ferrari déchu de sa délégation et de sa qualité d'adjoint en cet automne meurtrier.
Source : La Voix du Nord
Samedi 29 septembre 2012