Hénin-Beaumont risque fort l'annulation

Mis à jour le 08.12.09 à 07h59
Retour en enfer à Hénin-Beaumont. Selon nos informations, le rapporteur public du tribunal administratif de Lille s'apprête à recommander aux juges de déclarer l'inéligibilité du maire (DVG), Daniel Duquenne. Le recours formé par le FN et l'ancien maire (PS) Gérard Dalongeville sera examiné vendredi.
Double contestation
L'élection de juillet est contestée sur deux fronts : le déroulement de la campagne et l'éligibilité du maire. De sources concordantes, le rapporteur public pourrait retenir le second. Daniel Duquenne est encore salarié du conseil régional, comme directeur territorial chargé de mission tourisme. Or, selon l'article L 231 du Code électoral, ne sont pas éligibles dans les communes «les directeurs, chefs de service et chefs de bureau de conseil régional».
Georges Bouquillon, adjoint (MRC) à Hénin, se veut rassurant : «Il a le grade de directeur, mais ne dirige pas réellement de service».
Difficile à prouver. Si l'inéligibilité de Daniel Duquenne est prononcée, les huit élus FN ont annoncé qu'ils démissionneraient. Objectif : empêcher la tenue d'un conseil municipal pour obtenir de nouvelles élections.
«Il y aurait alors un boulevard pour le FN», s'inquiète Pierre Ferrari, président de l'association Un nouvel élan pour Hénin-Beaumont. Arrivé troisième en juin avec une liste PS-PC-MoDem, il réclame la réouverture d'une section socialiste à Hénin.
«Il y en aura bien une», assure la patronne du PS du Pas-de-Calais, Catherine Génisson, sans indiquer qui en aura la charge. En juin, elle avait refusé l'investiture à Pierre Ferrari. Guy Delcourt, député-maire de Lens, propose une «commission de médiation». Les habitudes reviennent vite.
Olivier Aballain