Les finances d'Adévia passées au crible
Des failles dans la gestion. Après la chambre régionale des comptes, c'est la justice qui va sans doute s'intéresser à la situation de la société d'économie mixte (SEM) Adévia. Sans confirmer l'information, le parquet ne dément pas. Adévia, qui règne sur les opérations d'aménagement urbain de l'ex-bassin minier, avait été épinglé en juin par un rapport de la chambre des comptes. La semaine dernière, l'affaire a rebondi quand France Bleu a livré quelques extraits. Parmi les griefs, la chambre reproche des manquements dans la gestion qui se caractérisent notamment par l'absence de vote pour décider des indemnités du président. Dans la liste, on retrouve aussi un lien avec Hénin-Beaumont, dont l'ancien maire, Gérard Dalongeville est mis en examen pour détournement de fonds publics. Le rapport pointe l'opération d'aménagement d'une ZAC dans cette commune en 2008. A l'époque, le projet avait été suspendu par le tribunal administratif qui doutait de « la légalité des délibérations et des concessions ». Ce qui n'empêchera pas Adévia de devenir propriétaire de 65 ha, parfois encore exploités par les agriculteurs, comme le raconte La Voix du Nord. « Ces affaires me confortent dans l'idée que le système en place conduit l'ex-bassin minier à sa perte », explique Pierre Ferrari, un socialiste dissident d'Hénin-Beaumont. Contacté, Adévia n'a pas donné suite.
G. D.
Chiffres
Adévia s'occupe de 150 opérations confiées par les collectivités territoriales dans l'habitat et l'équipement. On retrouve la fameuse SEM dans les projets du tramway ou comme déléguée de maîtrise d'ouvrage pour le Louvre Lens. Avec 1,7 milliard de commandes, c'est le premier opérateur du Pas-de-Calais et un des plus importants en France.
Source : 20 Minutes Lille
Jeudi 03 février 2011