Le président de la République, Nicolas Sarkozy, donne le change en s’agitant en tout sens, pointant les responsabilités des États-Unis ou de la Chine tout en repoussant les engagements français et européen à l’horizon 2050 ; autant dire aux calendes grecques. Nicolas Sarkozy cautionne ainsi l’abandon du principal engagement du protocole – déjà bien insuffisant - de Kyoto qui était de réduire d’ici 2020 l’émission des gaz à effet de serre de 20 % par rapport à 1990, année de référence, au moment même où les experts du GIEC préconisent une diminution de 25 à 40 %.
Les gouvernements des pays les plus riches sont les principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre. Principaux promoteurs d’un capitalisme débridé (pourtant en crise) où l’empreinte écologique a été passée par pertes et profits, ils refusent aujourd’hui d’en assumer les conséquences. Ce n’est pas aux peuples des pays en voie de développement, ni aux victimes des politiques anti-sociales des pays riches de payer la note ! Pour contrer le désastre qui s’annonce, chacun doit être mis à contribution, à commencer par les plus riches. 120 milliards d’euros par an sont nécessaires pour permettre aux pays du Sud à faire face au réchauffement climatique. Les pays les plus riches doivent payer leur dette écologique. Le sommet de Copenhague de décembre doit sortir avec des objectifs chiffrés conformes aux préconisations du GIEC et juridiquement contraignants. Il n’est pas acceptable de voir les atermoiements actuels de l’Union européenne prête à revoir ses engagements à la baisse si des pays pollueurs ne s’engagent pas plus avant.
Et ces engagements ne suffiront pas si rien n’est fait pour que ceux-ci soient vérifiés, contrôlés ; les promesses n’engageant que ceux qui les croient. Nous refusons la mise en place d’un marché international des émissions de gaz à effet de serre pour opérer cette régulation. L’effondrement du marché européen, à l’instar de celui des subprimes, montre que les marchés financiers sont bien trop volatiles pour être responsables du climat. Une agence internationale pour sauver le climat doit être créée sous égide de l’ONU avec des prérogatives de contrôle et d’intervention. Les peuples sont bien placés pour savoir combien il est illusoire de compter sur le G8, G20 ou GX pour défendre leurs droits. La récente pantalonnade sur les paradis fiscaux en pleine crise financière vient rappeler que l’on peut difficilement être tout à la fois juge et coupable.
Parce que le sommet mondial de décembre est une chance historique pour les peuples de prendre conscience des enjeux climatiques et de notre responsabilité pour les générations futures, le Front de Gauche déclare la mobilisation générale pour sauver le climat. Il faut que personne après Copenhague ne puisse dire : « je n’ai rien fait parce que je ne savais pas. » Face au véritable enjeu de société que constitue l’avenir écologique de la planète, du simple citoyen à celui de l’Etat en passant par chaque entreprise et collectivité territoriale, il nous faut changer de mode de production et de consommation, imposer une rupture urgente avec la logique du capitalisme libéral et du productivisme. C’est d’une planification écologique démocratique dont nous avons besoin comme le porte la proposition de loi déposée par les députés du Parti de gauche et du Parti communiste français. Aussi nous proposons que les engagements de réduction d’émission de gaz à effet de serre sur lesquelles doit s’engager la France (40 % de réduction pour 2020 par rapport à 1990) soient déclinés au niveau de chaque région. La campagne du Front de Gauche pour les régionales 2010 sera donc une mise sous contrôle citoyen des engagements de Copenhague. C’est l’engagement que nous prenons et que nous allons faire vivre tout du long de cette campagne électorale.