Les propos tenus ce mardi par le Président de la République française en voyage officiel en Grèce sont scandaleux. Pour un Président de gauche qui prétend vouloir réorienter l'Europe vers la solidarité, avant une grève générale dans un pays dévasté par l'austérité, faire le choix de s'exprimer devant le patronat grec et français plutôt que de chercher le dialogue avec les forces qui résistent au pillage de leur pays est une faute grave.
Que valent les belles paroles sur la souffrance du peuple grec quand, au moment où le gouvernement Samaras annonce des privatisations, le Président français annonce que « les entreprises françaises seront prêtes à répondre aux appels d’offres » ? La situation en Grèce serait une aubaine pour développer le commerce extérieur de la France ? Elle devrait plutôt inciter le gouvernement français à ne pas suivre le chemin de l'austérité dans notre pays.
En Grèce, les coupes budgétaires et les privatisations ont déjà limité l'accès de tous à des services de qualité, baissé les salaires et dégradé les conditions de travail des salariés, jusqu'à créer des souffrances poussant aux gestes les plus ultimes. La Grèce traverse une très grave crise humanitaire. Des maladies que l'on croyait éradiquées, la faim, la grande pauvreté et l'exclusion y refont surface.
Un président de gauche ne doit pas se comporter ainsi mais soutenir les résistances et proposer des alternatives européennes permettant le développement des services publics et le redressement productif des pays européens. La solidarité, ce n'est pas participer aux privatisations.
Gilles Garnier,
Responsable Europe du PCF