Serait-ce trop demander au Maire que de prévoir une ou deux rangées de chaises supplémentaires pour le public ?
A quelques heures du réveillon, on aurait pu s'attendre à un conseil municipal calme et consensuel, mais rien n'est jamais comme ailleurs à Hénin-Beaumont...
Dès l'appel, on a assisté à des échanges de piques entre Gérard Dalongeville et ses opposants du FN et de l'Alliance Républicaine. C'est Jean-Claude Menin, du FN, qui a ouvert les hostilités par un bruyant "Présent, toujours présent, mais je vois que les rats quittent le navire !" Gérard Dalongeville s'est vengé quelques secondes plus tard en s'en prenant aux conseillers de l'Alliance Républicaine : "J'ai des procurations pour tous les élus du groupe majoritaire absents, mais et vous, M. Bouquillon, où sont les procurations de vos amis absents ?" Le conseil municipal partait sur les chapeaux de roue...
Au menu du conseil municipal, les gros dossiers présentés par le maire n'ont pas fait l'unanimité.
La création d'un pôle administratif à l'arrière de la mairie est un vieux serpent de mer, qui date de l'époque de Jacques Piette et que les municipalités successives ont préparé en rachetant tous les immeubles situés derrière l'hôtel de ville. Aujourd'hui, on y trouve notamment un photographe, un café, le service des relations publiques, la direction des affaires financières et l'association Hennium.
L'idée du maire est de vendre tous les bâtiments à la société PREAM, une filiale du groupe Ramery, chargée de démolir les bâtiments et de reconstruire le futur pôle administratif. Dans le bâtiment, les services des relations publiques, la direction des affaires financières, mais aussi la Caisse des Ecoles, actuellement située sur l'îlot Carnot, la Sécurité Sociale ou encore le CCAS seraient regroupés au premier et au deuxième étage. Au rez de chaussée seraient installés le café, l'atelier photographique, le local d'Hennium et, pourquoi pas, le Trésor Public ou encore le CIO.
Les commerces et services du rez-de-chaussée paieraient un loyer à la société PREAM. Pour la mairie, l'opération permettrait de substantielles économies de fonctionnement et pour les Héninois, il n'y aurait plus besoin de courir aux quatre coins de la ville. Tous les services seraient regroupés dans le même bâtiment.
Liée à ce projet, une deuxième délibération concernait l'îlot Carnot où la société PREAM abattrait les anciens locaux de la Caisse des Ecoles et de la Sécurité Sociale pour construire une galerie commerciale et artisanale de proximité en centre ville, le futur "mall" de l'îlot Carnot.
Ce projet a fait bondir les élus du FN et de l'Alliance Républicaine, qui reprochent au maire son manque de concertation. Il faut dire que ces deux importants projets n'ont apparemment pas été débattus en commission de l'urbanisme.
Georges Bouquillon demandera pourquoi ne pas avoir, par exemple, construit le pôle administratif sur l'îlot Carnot. Quant à Steeve Briois, il regrettera que ce projet empêche la création d'un immense parking en centre ville, sur l'îlot Carnot. Les élus de l'opposition dénonceront également "la vente précipitée des derniers bijoux de famille" qui ne servirait qu'à équilibrer les comptes de la commune.
Le projet de création d'un crematorium, regroupé avec la régie des pompes funèbres municipales au sein d'une Société d'Economie Mixte Locale (en clair, il s'agit d'un partenariat public-privé) a également suscité l'opposition des élus FN et Alliance Républicaine qui reprocheront à la mairie sa précipitation pour prendre en charge un projet qui aurait pu être confié à l'agglo. Un argument que Gérard Dalongeville balaiera en invoquant l'urgence à ce que la mairie se positionne avant le privé et en assurant que l'agglo pourrait bien entendu entrer dans le capital de la SEML et disposer d'un siège au conseil d'administration.
Le conseil municipal s'est achevé vers 12h30. Trois heures de débat, trois grands projets et beaucoup de petites piques, mais c'est malheureusement la norme à Hénin-Beaumont.