Cette proposition de loi, qui trouvait ses origines dans la volonté de légaliser la situation des zones commerciales qui sont déjà ouvertes en toute illégalité, banalise en fait le travail le dimanche. Le Président de la République rêve d’étendre ce système à l’ensemble des salariés français. Il confirme au passage sa volonté de privilégier le patronat de la grande distribution au détriment des commerces de proximité. Pour promouvoir une société du tout commerce et de rentabilité absolue, la majorité UMP du Sénat, soutenue par les centristes brade un acquis social conquis depuis 1906 qui a permis la construction d’un temps pour soi et pour les autres et qui profite pleinement à notre société dans son ensemble.
L’article 2 de la loi organise, dans les zones touristiques, le travail obligatoire des salariés sans contrepartie, et autorise dans les périmètres « d’usage de consommation exceptionnelle » (les PUCE) - chacun pourra apprécier le vocabulaire choisi ! - les employeurs à déroger aux rares protections prévues par la loi. Loin de venir simplifier l’état actuel du droit, cette proposition générera de mutliples inégalités entre les salariés, contraire à l’esprit de notre Constitution et à la volonté des rédacteurs du Conseil National de la Résistance qui entendaient construire une société solidaire et respectueuse des humanités aux antipodes du libéralisme de MM. Sarkozy et consorts.
Les membres du groupe CRC-SPG, soucieux de préserver les équilibres de notre société refusent la mise en concurrence des salariés entre eux en favorisant au passage les multinationales de la grande distribution, Ils s’associeront à la saisine du Conseil Constitutionnel.
Sénateur du Pas-de-Calais
Conseiller régional