M. Sapin, le ministre « ami de la finance », a décidé de ramener de 1,25 % à 1 %, nouveau plus bas historique, le taux d'intérêt du livret « A », produit d'épargne le plus populaire en France.
Certes, c'est moins bas que ce que préconisait le gouverneur de la Banque de France (0,75 %). Et il est vrai que, à 1 %, le taux servi demeure supérieur à l'augmentation en rythme annuel de l'indice des prix hors tabac, tombé à 0,3 % en juin.
Cependant cette faible inflation exprime, surtout, la déficience de l'activité économique due au chômage, aux salaires et traitements insuffisants, à la politique d'austérité aggravée. Nombre d'observateurs parlent désormais d'un risque de déflation, le pire mal que puisse connaître l’économie.
Et le calcul expressément fait par l’Élysée et Matignon de tenter de soutenir un peu la demande intérieure, si atone, par une moindre épargne des ménages, au lieu d'une sortie de l’austérité, risque d'accentuer le climat d'insécurité sociale pour nombre de familles aux revenus modestes et moyens, sans du tout relancer la consommation, le logement et la croissance.
Surtout, cette décision rend relativement plus rémunérateurs encore les placements sur le marché financier. Le risque existe alors que, au lieu de favoriser une reprise du secteur de la construction, frappé de marasme du fait, notamment, du refus de relancer le logement social, la baisse du taux du livret « A » suscite, de la part des détenteurs les plus aisés, leur report vers les actions et obligations. Est-ce cela que M. Sapin appelle « la bonne finance » ?
Baisse du livret A : c'est bon pour la finance ?
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